Basée sur l'usage d’éléments naturels, accessibles à tous, comme les plantes, les éléments d'origine animale ou minérale, les massages, etc, la médecine populaire fait une grande place à l’observation de la nature (de la mer, des cycles lunaires…). Reflet de l’histoire, de l’environnement et de leur impact sur les sociétés, les corps, les esprits, cette médecine peut aussi inclure une forte dimension spirituelle et magico-religieuse. Elle existe sous toute les latitudes, mais en chaque lieu, elle traduit une expérience différente. Le regard que l’on porte sur elle et l’usage que l’on en fait traduisent ce qu’elle a apporté ou qu’elle apporte à un groupe social.
Pour comprendre sa place en Guadeloupe, il faut avoir à l’esprit l’histoire tragique et douloureuse marquée par la colonisation européenne de l’île, le génocide d’amérindiens, la déportation et la mise en esclavage d’africains. Dans ce contexte hostile, s’est mise en place une thérapeutique s’appuyant sur les savoirs des Amérindiens, sur les issues trouvées, pour résoudre les problèmes de santé ou à défaut pour soulager les corps et les esprits livrés à eux-mêmes.
Médecine Populaire
En Guadeloupe, cette médecine est comme le fruit d’une lecture combinée de l’espace, de la nature, des liens sociaux, du rapport au corps, du passé. Longtemps dénigrée, cette médecine témoigne de la volonté d’exercer, autant que possible, une grande part de contrôle sur ce que l’on ne maîtrise pas, à savoir la manière dont on meurt, dont on se soigne, et cela par le biais de rituels, de pratiques et de supports.
Longtemps dénigrée, cette médecine, continue de se nourrir de formes anciennes et entrent en interaction avec des formes nouvelles, d’autres plantes dont les propriétés sont mieux connues. Elle reste le fruit des interactions entre ces éléments anciens et des apports plus récents.
En même temps que bien des personnes évoquent la disparition de certaines pratiques, ou la raréfaction de certaines espèces, elles s'accordent à souligner un retour vers les plantes. A travers cette médecine, elles s’inscrivent à la fois dans un retour vers la nature, vers une reconnaissance et un respect de ce qui leur appartient. Ainsi, en dépit de tout, le jardin médicinal, ou même les quelques plantes comme le gros-thym ou l’aloé sur le balcon, montrent comment des personnes parviennent à réactualiser ces savoirs pour les adapter à leur contexte de vie. Elles montrent aussi comment à leur tour, elles les transmettent à leur manière, perpétuant ainsi à leur tour, un savoir, une science, un vécu social, culturel, historique, économique, émotionnel.






