Malgré tout !
Ce que je vois, c'est une société qui selon moi techniquement offre beaucoup de possibilités, mais qui est en même temps, tellement divisée. Pour moi, cette division prend plusieurs formes et entraîne des situations compliquées. Premièrement,...
REGARDS 2
2/18/20254 min read


Une société divisée
Ce que je vois, c'est une société qui selon moi techniquement offre beaucoup de possibilités, mais qui est en même temps, tellement divisée. Pour moi, cette division prend plusieurs formes et entraîne des situations compliquées.
Premièrement, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup plus de personnes démunies qu’autrefois. En fait, je perçois surtout une société divisée. Pour moi, il y a les très riches, les très pauvres et une petite classe au milieu, mais celle qui ne sait pas encore finalement où va se trouver parce que maintenant, comme on te dit, il y a une seule certitude, c'est l'incertitude. Et l'incertitude pèse à mon avis plus sur cette partie-là, celle du milieu. Les plus démunis semblent avoir perdu tout espoir de voir leur situation s’améliorer. Les plus nantis, c'est vrai que c'est risqué pour eux, mais ils ont toujours, ils ont très souvent de quoi se tenir à l’abri du besoin, de quoi tenir le coup. La classe moyenne, je trouve que c'est sur elle que pèse beaucoup de choses. Elle peut plus que les autres être déstabilisée un peu plus que les deux autres classes. Ici aussi, la vie économique est menée par ceux qui ont les moyens financiers. Les politiques n'ont pas les mains libres de toute façon.
Je trouve aussi qu’il y a une pauvreté qui est plus intense. Les gens sont plus pauvres. Il y a de plus en plus de personnes pauvres. Les personnes qui se croyaient justement qu'ils étaient dans la classe sociale moyenne et qui se retrouvent là à ne pas pouvoir manger tous les jours, à ne pas pouvoir nourrir leurs enfants, à avoir un repas tous les trois jours. J’ai entendu une maman dire qu'elle doit choisir entre se nourrir et se nourrir ses enfants.
Ce que je vois aussi dans nos sociétés, c’est la manière dont la famille a évolué, notamment entre parents et enfants. Ce qui me frappe souvent, c’est l’absence de communication entre les parents et les enfants. Très souvent, les enfants ont grandi, sont devenus adolescents, mais sans proximité avec leur parent, sans garder le lien avec leurs parents. L'éducation fait partie des choses de laisser par la société si je prends le cas de la société française. Les pouvoirs en place, puisque je prends toujours le pouvoir français comme référence ne servent pas à la population. Et s'il y a les plus nantis, toujours les plus nantis, ils ont déjà et qui seront tous va avoir plus et c'est un emploi qui se retrouve toujours en bas ne pas pouvoir s'en sortir, mais ça va se retrouver là aussi.
A ton avis, comment changer les choses ?
Malgré tout, je suis optimiste. Je vois la solidarité en dépit de ce qu’on peut dire. Je vois des valeurs qui résistent aux changements. Je vois aussi des petites poches de résistance. Peut-être que c'est par là que sont les éléments pour construire notre société de demain.
Je crois aussi à la nécessité pour nous de nous ancrer dans nos racines, de respecter ce que nous sommes, d’être fidèles à ce que nous sommes. Je pense qu’on doit et qu’on peut retourner dans ce que l’on a, vers nos savoirs, nos savoir-faire, nos connaissances des plantes, etc., tout en nous ouvrant à l’extérieur. C'est bien de commencer par ça, même s’il y a de nombreux défis à relever. Par exemple, il serait bien qu’on réapprenne à se nourrir avec ce que nous avons chez nous, tout en faisant des choses nouvelles. C’est ça, on doit innover ce que l’on a, parce qu’il nous faut quand même toujours nous développer. Il faut que nous nous fassions en sorte de créer des choses nous-mêmes, de consommer autrement, de vivre autrement. Si on fait ainsi, nos enfants grandiront en connaissant mieux leur environnement, les fruits, les animaux.
Ils connaissent mieux les poires, des pommes qui ne poussent pas chez nous. Il est vrai que ce n’est pas de leur faute. Nous sommes dans une situation économique et politique qui ne facilite pas à nous faire à importer des fruits à importer des produits d'ailleurs pour gagner sa vie importation et ce qui détruit la production locale. Les importateurs ont toute la chaîne de l'importation à tous les niveaux, déstabilisent quelque part ce rapport aux produits locaux. On doit se souvenir que ce n'est pas le rôle de la métropole de faire évoluer une colonie, elle a besoin d'une colonie que la colonie consomme ses produits. Donc il n'est pas question qu'elle aide la Guadeloupe à se développer et moi, quand j'entends les gens dire qu'il faut que la France nous aide à nous développer, je n’y crois pas.
Il nous faut au contraire commencer par là, consommer toutes ces choses de chez nous. La tentation de l’extérieur est grande, parce qu’on ne voit pas notre richesse, ça peut prendre du temps, mais ça se fera. Je ne suis pas certaine qu’on aura tellement le choix.
