Allons-nous continuer à partager des savoirs?

Les crises économiques, sanitaires, sociales ou environnementales que nous vivons aujourd’hui touchent profondément nos vies quotidiennes. Elles perturbent nos habitudes, modifient nos interactions et nous nous recentrons sur nos propres intérêts.

ARTICLE - SAVOIRS

8/19/20245 min read

Les crises économiques, sanitaires, sociales ou environnementales que nous vivons aujourd’hui touchent profondément nos vies quotidiennes. Elles perturbent nos habitudes, modifient nos interactions et nous nous recentrons sur nos propres intérêts. Pourtant même dans ces moments, le partage de savoirs informels reste très fort. Dans les conversations que j’entends ou auxquelles je participe, je vois que nous partageons toujours, volontairement ou non, des informations, des recettes, des astuces… Pourquoi à l’heure où l’on entend que tout se perd, ce partage résiste-t-il aux bouleversements actuels ? Est-ce simplement parce qu’il nous apporte des solutions pratiques pour nous adapter aux changements et pour transformer les défis en opportunités d'apprentissage et de progrès ?

Le partage des savoirs au quotidien : un atout

Les échanges quotidiens complètent l'éducation formelle en offrant des savoirs pratiques et contextuels que les livres et les cours ne couvrent pas toujours. Ces échanges contribuent au développement personnel en enrichissant notre connaissance du monde. Ils nous aident à acquérir de nouvelles compétences et nous offrent des solutions pratiques et immédiates.

Cependant, au-delà de ça, le partage de savoirs informel permet un apprentissage continu, où chacun peut enrichir ses connaissances et ses compétences. C’est un processus est essentiel pour s'adapter aux changements constants du monde moderne aux nouvelles technologies, aux évolutions professionnelles, et aux transformations sociétales. Néanmoins, ce partage de savoirs contribue à la transmission des traditions et des valeurs culturelles, préservant ainsi le patrimoine immatériel des communautés. Il renforce les liens sociaux et favorise une communication ouverte et honnête, établissant des connexions profondes entre les individus.

En réalité, ce partage de savoirs au quotidien est une pratique profondément ancrée dans la nature humaine. Il est essentiel pour plusieurs raisons qui dépassent les simples échanges d'informations. Sa capacité à transcender les avancées technologiques et à résister aux crises repose sur des facteurs sociaux, culturels, et psychologiques fondamentaux. Ces savoirs, partagés entre générations, assurent la transmission de traditions, de valeurs, et d'expériences, enrichissant le tissu social.

Les technologies transforment la façon dont nous accédons aux informations, mais elles ne remplacent pas l’interaction humaine. Au contraire, elles offrent de nouvelles plates-formes pour le partage de savoirs. Internet et les technologies numériques facilitent l'accès à un vaste répertoire de connaissances, tout en permettant des interactions directes entre personnes. Les technologies permettent des échanges instantanés et globaux, enrichissant le partage de savoirs par l'intégration de perspectives variées.

Ainsi, le partage de savoirs au quotidien est une pratique essentielle qui transcende les avancées technologiques et résiste aux crises grâce à sa capacité d'adaptation et son enracinement dans la nature humaine. Il joue un rôle clé dans l'apprentissage continu, le renforcement des liens sociaux, et la réponse collective aux défis, assurant ainsi une transmission efficace des connaissances à travers les générations et les contextes variés. Cette résilience et cette adaptabilité font du partage de savoirs un pilier de notre société, garantissant son importance et sa pertinence à long terme. Le besoin de partager des savoirs est intrinsèque à la condition humaine. Il s'agit d'un comportement fondamental qui remonte aux débuts de l'histoire humaine.

Conclusion

Le partage de savoirs au quotidien est une pratique essentielle qui transcende les avancées technologiques et les crises. Il enrichit nos vies, renforce nos communautés et assure la transmission de notre héritage culturel. À travers lui, nous nous assurons de rester connectés et de tirer le meilleur parti de nos expériences collectives, indépendamment des défis que nous pourrions rencontrer

Cela ne peut cependant nous conduire à une naïveté et un optimisme et penser qu'en partageant nos connaissances et nos expériences, nous bâtissons un avenir plus enrichissant et solidaire. Encore faut-il s’interroger sur la nature de ce qui est partagé. Et vous qu’en dites vous ?

Des formes de partage

Dans notre quotidien, nous échangeons une multitude de savoirs, qu'ils soient techniques, pratiques, ou simplement liés à nos expériences de vie. Ceux qui reviennent le plus couramment au cours des conversations auxquelles je participe sont, par exemple, des conseils de jardinage, de couture, de mécanique, de coiffure, d’informatique... Je vois aussi la place prise par les plates-formes numériques, réseaux sociaux et forums. Ceux-ci, en nous connectant les uns aux autres facilitent le partage de savoirs à une échelle mondiale. Ce partage peut aussi prendre la forme d’ateliers ou même de discussions autour d'une table. Je me souviens, par ailleurs, que lors de la pandémie de COVID-19, de nombreuses personnes ont échangé des informations sur les mesures de sanitaires, ce qui montrait comment le partage de savoirs était actif à cette occasion.

En fait, que ce soit à travers des conversations informelles, des réseaux sociaux, ou des communautés en ligne, le partage de savoirs s'adapte aux nouvelles dynamiques sociétales. La technologie permet d’enrichir les échanges en offrant des outils de communication variés, comme la vidéo, qui rendent le partage de savoirs plus interactif et engageant. Si les technologies transforment la manière dont nous accédons et partageons l'information, elles ne remplacent pas le besoin fondamental d'échanges humains. Au contraire, elles complètent et amplifient ces interactions. Malgré l'essor des technologies, l'authenticité des interactions humaines reste irremplaçable. Les discussions en face-à-face offrent une profondeur et une qualité d’échange que les interactions numériques ne peuvent reproduire.

Ainsi, les savoirs partagés assurent une continuité culturelle et sociale même lorsque les structures traditionnelles sont mises à mal. Les savoirs partagés au quotidien sont à la base de notre apprentissage continu. Chaque interaction apparaît comme une opportunité d'apprendre quelque chose de nouveau, que ce soit une recette transmise par un parent, un conseil pratique donné par un collègue, ou une astuce technologique partagée entre amis. Ils permettent une réactivité collective, où les idées peuvent être testées et adaptées rapidement pour répondre aux besoins immédiats.

Ces échanges, bien que souvent informels et spontanés, constituent un élément fondamental de nos interactions humaines. Ils jouent un rôle crucial dans le développement individuel et collectif et s’adaptent aux contextes sociaux et économiques.